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1. |
Dans un bar
03:57
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Dans un bar à la côte,
à côté de moi,
des dames
dont je ne suis pas
connu
comme nu entre elles,
quelques faméliques
sans dentelles
dont je suis épris
et pris savamment
au futur ça fait
je perdrai
mes dents jaunes
à adorer vos reflets
si beaux dans
plutôt que sur
le zinc,
où je m’épuise à
y pourrir mourant,
pourtant si sûr
d’y avoir découvert
l’amer, hic
au fond
d’une bière, d’un étant
au fond d’une bière,
je me sens un peu seul.
De ce blond linceul,
je voudrais enfin sortir,
voir une île
au parfum d’aile,
où partager
ce goût d’écume,
car chaque terre
est une mer de sables.
Je suppose que l’ennui
doit se vendre ici,
emballé sous vide
comme un livre à la Fnac
où l’amour à la page,
s’étale en vrac,
l’amour à la plage:
c’est pas vraiment donné!
Tout ce bonheur
mâle échangé.
Changez le disque:
mon désir se rhabille!
L’image qui fuit
me rend elliptique.
Dehors, le vide,
la vie sans toit.
Puis quelques rues
aux longs demains,
où je sais que j’y serai
pas.
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2. |
La gamelle du chat
03:57
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La gamelle du chat (Bertrand Bernath/Thierry Mousty)
Faudrait pas que tu crois,
que j’ peux pas vivre sans toi.
Mais, c’est pas pour ça,
que tu n’me manques pas.
Chaque soir, au fond d’un bar,
j’essaie d’oublier qu’t’es partie,
(avec mon meilleur ami).
Et au fond de la nuit,
il y a ton souvenir qui m’épie,
Il y a ton sourire qui me trahit
et je vide bien des whiskies,
avant de rentrer chez moi,
de m’écrouler près de la gamelle du chat,
(qui, je précise, est encore à toi).
Chaque nuit, je dis bonsoir,
à ta photo qui traîne près du lavabo,
où souvent je vomis ce jeudi,
où tu es partie avec cet abruti,
emportant je ne sais quoi,
(me laissant la gamelle du chat).
Je me lève chaque matin,
et tu n’es toujours pas là.
Moi non plus, j'y suis pas
Je ne sais pas qui te remplacera.
J’ai plus de quoi nourrir le chat.
Je finirai avec les rats,
(qui, je précise, m’aimeront
mieux que toi).
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3. |
Les hérons
06:04
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Les hérons
Au delà du temps et de l’espace,
il y a les hérons qui dansent,
sur un palais de glace,
sur la nuit calme des silences.
Ici le Nil brûle
d'un souffle nouveau.
C’est même tout le Sud qui hurle:
son sang mêlé à l'eau.
Au delà du temps et de l’espace,
il y a les hérons qui dansent,
sur un palais de glace,
sur la nuit calme des silences.
Et tournent et tournent les voitures,
comme sur un disque rayé.
Et tourne et tourne la vie:
certains l'auraient dépassée.
Au delà du temps et de l’espace,
il y a les hérons qui dansent,
sous un soleil vorace,
la veille de ta naissance.
Dors, mon enfant d'or!
Dans le ventre de ta maman.
Dors, mon enfant d'or!
si l'on te parle d'argent.
Dors, mon enfant d'or.
Occis cet Occident.
Dors, mon enfant d'or.
Ne vis pas vitement.
Dors, mon enfant.
Oxydé l'Occident.
Dors!
Dors!
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4. |
La rivière rouge sang
02:58
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Mais où va donc cette rivière,
cette eau rouge sang
qui vient du volcan, finit dans l’océan?
Elle vient du four comme de l’eau.
Mais l’eau devient de fer
quand il faut couvrir nos chemins de fer.
Elle coule depuis deux cents ans
pour adoucir nos sentiments
des fourneaux de nos ressentiments.
Des degrés, il y en avait
il y en avait bien deux cents
qui venaient nous chauffer, nous chauffer à blanc.
C’est notre sang qui roucoule,
qui coule dans cette veine,
celui du progrès et de nos peines.
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5. |
Bidibulle
05:29
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Bidibulle
T'étais un drôle de bidibulle
on t'attachait la moitié de l'an
c'est vrai que dans le genre méchant
tu étais plutôt bon client
D'hôpital il n'y avait que le nom
dedans c'était la prison
On t'appelait pas par ton prénom
D'ailleurs t'avais perdu la force de dire: "Non!"
C'est dur dix ans sans liberté
quand pour visites te sont imposés
ceux-là même qui t'y ont mené
tes parents, leur folie héritée.
Puis, il y avait Patrick
Savait même plus manger.
Paraît qu'il était catatonique
Il avait oublier le parler.
Ou à quinze dans un fumoir
tu avais l'ultime conviction
que nous en sortirions dans le couloir
tous moins humains qu'un banc de saumon.
T'aimais pas très bien l'infirmier
çui qui t'disais primesautier
une fois tes poings liés
Essaie donc maintenant de voler.
Toi t'aurais bien voulu voler
Etre premier parmi les premiers
Chez toi fallait rester assis
pour écouter les plus instruits
Un jour tes sangles moins nouées
tu l'as enfin attrapé
un lot de gellules as fait avaler
"Tu verras: c'est comme à la télé!"
Maintenant que tu cours où tu veux
que tu as pris goût au jeu
J'imagine ce que tu feras
au médecin qui te croisera
Quand on est petit faut des câlins!
Pas des discours ni des sermons!
Pas de mises en observation!
Fallait plutôt nourrir le lien!
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6. |
Je veux une bière
04:23
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Je veux une bière
Je veux une bière
j’ai pas d’ami
Je veux une cigarette
j’ai pas d’amie
J’ai pas le temps
ni pour moi ni pour elle
Je veux une Rolls
une Cadillac
Je veux un ch’val
et une femme
J’ai pas le temps
ni pour moi ni pour elle
J’veux une maison
quelques millions
j’veux deux garçons
et un bon chien
J’ai pas le temps
ni pour moi ni pour elle
J’ai plein d’argent
et j’vis content
Jésus: j’m’en fous
D'ailleurs, j’me fous de tout
de Maha Vishnu
et même de Mahomet
J’ai pas le temps
ni pour moi ni pour eux
J’vais quand même pas lire Ronsard
Mignonne, allons voir...
moi, les roses: je m’en fous
D'ailleurs, je me fous de tout
J’ai pas le temps
ni pour moi ni pour eux
J’ai plein d’argent
et j’vis content
Beethoven mon chien
déguste son Mozart
son Chateaubriand à point
et Proust en canard
J’ai pas le temps
ni pour moi, ni pour eux
J’ai plein d’argent
et j’vis content
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7. |
Sonny Boy Williamson II
06:11
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Sonny Boy Williamson II
Sonny Boy Williamson...
Un réverbère à Chicago
inonde d’une lueur jaune
cette rue où ne vit plus personne.
Sonny Boy Williamson...
Un noir d’ébène,
adossé à cette lanterne,
funambule dans cette rue terne.
Sonny Boy Williamson...
un harmonica
égaie mes nuits trop calmes
et chante pour moi
quand dans cette rue, il n'y a plus personne.
Sonny Boy Williamson...
Ta chanson me remet à flot
quand j'ai le moral neuf étages sous zéro
et chante pour moi
quand dans ma vie, il n'y a plus personne.
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8. |
Kilimandjaro
04:57
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Kilimandjaro
Sont sorties du métro
les nouvelles gueules noires
pour exploiter l’heure,
leurs désirs de confort.
Kilimandjaro.
Tu veux une femme? T’auras du porno!
Une auto contre un boulot.
Le collier devient un vice.
On aime le supplice!
Pinatubo.
Leur demande d’être à l’heure;
leur demande de couper l’heure;
puis d’en faire du beurre:
devenus horodateurs!
Nyiragongo.
Après le charbon, voilà le pétrole!
C’est moins rigide, plus frivole.
Le temps d’être qu’on leur vole
pour en faire des aérosols.
Popocatépelt.
De leur jaguar fumant
s’envole nonchalant
tout un projet humain
qu’on verra demain.
Et quoi, il Vesuvio? E qua il Vesuvio!
Leur présent au dodo!
Pour justice le repos!
Pour retraite anticipée,
zont déjà la télé!
Sakurajima.
Restent dans leurs écoles
deux ou trois pots de colle
pour écouter leurs élèves
donner cours de mauvaises manières.
Piton de la Fournaise.
C’est vrai qu’en saignant,
on devient Seigneur!
C’est vrai qu’enseignant
n’est pas asseneur.
Sparadraps sur plaies!
Rhésus saignement positif.
A force de changer
nos efforts en conforts,
à force de brûler
pour quelques nouveautés,
on fera tout sauter!
Ô Mont Pelé.
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9. |
Quitter cette ville
06:26
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J’vais quitter cette ville.
J’vais m'en aller. /me barrer.
Je ne sais pas où tu vis.
Je ne sais pas qui je suis.
Si tu crois que j’vais t’attendre toute ma vie,
je préfère m’en aller.
Je ne sais pas où tu vis.
Je ne sais pas qui je suis.
Je préfère rester dans ma cuisine
et manger des sardines.
Je préfère rester dans le corridor,
trouver trois accords.
Je ne sais où tu vis.
Je ne sais pas qui je suis.
C'est peut-être parce que j'écris
que tu es dans ce que je crie.
Tout ce que je sais c'est que t'es pas là
Toi: tu n'es pas là!
Quand je s'rai mort et enterré,
cette ville j'l'aurai quittée.
Quand je serai feu mort enterré,
faudra plus rien me demander.
Je n'sais pas où tu vis.
Je ne sais même pas si tu vis.
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10. |
Je suis fou
07:43
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Je suis fou (J. L. Hooker)
Un jour, un type
vient chez moi
et m' dit comme ça
J’ai plus de toit
Je lui ai dit: mec
Et ben, viens chez moi
j’ai un bon toit
fais comme chez toi
Alors je suis sorti
J'ai fait faire un tour
à ma voiture
C'était une Taunus
J'avais le tonus.
Puis quand je suis revenu
il avait tout vidé:
mon grand frigo.
Tout avili:
mes beaux tapis:
Avait tout cassé:
mes beaux bibelots.
Et ma télé,
mon journal télé...
Je lui ai dit mec
Ben ça va pas
Ca va pas se passer comme ça.
Je suis fou
comme Cassius Clay
fou à lier
comme Hallyday
comme Al Capone
comme Elton John
Alors, je lui ai présenté ma femme
Il a commencé à lui parler
C'est beau la lune
la lune bleue
bleue dans tes yeux
Je lui ai dit mec
ben ça va pas
ça va pas se passer comme ça
parce que je suis fou
Je pourrais t' tuer
Je pourrais t' noyer
J’en sais trop rien
parce que je suis fou
comme Cassius Clay
Comme Hallyday
J'ai comme à l'idée
que je vais te virer.
C’est pas qu’t’es pas sympa
mais ça peut plus durer.
Je deviens légèrement énervé
Suis fou.
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Thierry Mousty Brussels, Belgium
2016 Pol Pot Compagnie
2014 "Le bourgmestre de Furnes" de Simenon
2013 Schubert à la
machine
2011 Coquilles d'eux
2010/17 Atelier phyto
2004/2006 Gamelle blues
2003/2017 Bénévole à Nouvelle Tribune, C4, Cinéma Nova, l'Autre "lieu", Oasis Pierre Rabhi.
2000/2004 Études d'écritures musicales. La semaine
2001 L'amer, éd. Clapas.
1992/2000 Prof. de français
1992 Agrégé en philologie romane
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